Notre école, trouve sa double origine dans les arts martiaux vietnamiens de la région de Binh Dinh et les boxes Shaolin du sud de la Chine connues en Europe sous le nom de Kung-Fu. Littéralement le mot Kung-Fu signifie plusieurs choses : travail dans le temps, niveau de maîtrise, perfectionnement, accomplissement de soi.
Le Kung-Fu Binh Dinh est un art martial sino-vietnamien imprégné de bouddhisme Chan et de Taoïsme, insistant sur la notion de bravoure en combat rapproché et privilégiant l'utilisation puissante des coudes et des genoux. Son étude et sa pratique permettent progressivement d'approfondir la compréhension de:
- l'art du combat à mains nues, contre un ou plusieurs adversaires, par impacts, projections, saisies, luxations et poussées de mains ( Chinna et tui shou) .
- l'art du combat avec armes traditionnelles, originellement au nombre de 18. De toutes les armes le bâton est le roi qui est étudié dès la deuxième année de pratique.
- le Chi Kung : ensemble de techniques respiratoires, énergétiques et méditatives visant le renforcement du corps, le développement de la vitalité et le contrôle émotionnel.
Le Kung-Fu Binh Dinh est une boxe de l'ombre, subtile et profonde, pleine de tactiques et de stratégies pour aller vite, loin et longtemps. Elle repose sur une mobilisation rationnelle du corps dans le respect des forces naturelles et physiques, des lois de la biomécanique, des phénomènes émotionnels et énergétiques. Elle vise à rendre le pratiquant confiant et vigilant en combat réel et capable de se réaliser conformément aux lois naturelles de la vertu.
Conçu pour se défendre ou prendre l'avantage, poursuivant le vaste objectif d'efficacité dans l'agir ou le non agir, par nature en constante évolution, s'adaptant aux nouvelles contraintes environnementales, comportementales, sociales, l'art du combat à mains nues, la boxe, le chuan puise dans tous les registres, tous les champs du possible. Historiquement, la vitalité des animaux en situation de combat ou de chasse a inspiré les premiers chercheurs. Ainsi, leurs déplacements, leurs attitudes, leurs stratégies ont été étudiées puis systématisés sous des formes codifiées (Taolu ou quyen) où s'enchaînent gestes et techniques. En complément et afin d'atteindre le contrôle des émotions avant et lors de l'affrontement, ou pour atteindre un autre niveau de perception, des techniques psychocorporelles et de méditation ont été élaborées par des moines bouddhiste et taoïste. Aussi, trouve t'on dans l'école Binh Dinh, des formes empruntées aux comportements des moines (le moine en garde, le moine assis, le moine sans garde, l'homme véritable…) et aux comportements des animaux étudiés pour leurs aptitudes et leurs vertus:
Animal | Pouvoir | Vertu |
-L'oiseau | légèreté | aisance |
- Le singe | agilité | intelligence |
- Le tigre | puissance | bravoure |
- L'ours | stabilité | confiance |
- Le serpent | rapidité | calme |
- La cigogne | précision | endurance |
L'apprentissage de l'art de la boxe permet au pratiquant de se familiariser à toutes les distances de combat (longue, moyenne, courte, corps à corps, sol)
Basés en grande partie sur les principes d'absorption de la force adverse et d'économie d'énergie, les coups sont indifféremment portés par toutes les parties du corps (tête, coude, main, pied, genoux, etc...).
l'orsque le pratiquant commence à posséder suffisamment les techniques à mains nues, il se doit d'étudier les armes traditionnelles du Kung-fu.
Cette pratique lui permettra :
- d'augmenter sa compréhension de l'art martial.
- d'élever le niveau de perception de son corps dans l'espace.
- d'améliorer sa motricité et la coordination générale de ses gestes et déplacements.
Les principales armes étudiées sous des formes codifiées(Tao) sont :
- le bâton | - le sabre |
- le nunchaku | - l'épée |
- le tri-bâton | - le poignard |
- les tonfas | - la lance, la hallebarde, les longs couteaux etc... |
Deux aspects complémentaires à la pratique martiale et conjointement travaillés.
Les techniques de renforcement du corps : Pour prétendre à une pratique jusqu'à un âge avancé, le corps doit être parfaitement éduqué et préparé. Aussi, le renforcement des systèmes musculaires, tendineux et osseux fait l'objet d'une attention toute particulière. Par un travail précis, méthodique et adapté au niveau de chacun, le corps trouve ou "retrouve" toute sa souplesse, son élasticité, sa solidité, sa puissance, etc... Ainsi, le pratiquant, fort d'un bon niveau de condition physique, se met à l'abri des traumatismes, des blessures et des désagréments bio-mécaniques que l'on peut malencontreusement rencontrer dans la vie quotidienne.
Les techniques respiratoires, énergétiques et méditatives : popularisée sous le nom de Chi Kung (Qi gong), la pratique de techniques basées sur les principes taoïste, bouddhiste, et la médecine chinoise, est fondamentale pour le développement harmonieux du pratiquant. Elle garantie l'épanouissement de l'individu, en particulier dans sa pratique martiale et dans sa vie en général. Les bienfaits de ces techniques sont si nombreux qu'il serait fastidieux d'en faire la liste. Aussi, pour résumer, nous pouvons dire qu'elle favorise :
- le contrôle de la respiration, donc de l'oxygénation du corps dans sa globalité.
- la domestication des émotions.
- l'augmentation des champs de perceptions et de sensations.
- la maîtrise du souffle interne, de l'énergie vitale (Chi ou Qi).
- le développement de la pensée créatrice (Yi)
Progressivement on ajoute dans le travail des 5 fondamentaux les axes de progrès du 1er niveau puis ceux du 2ème niveau comme suivant :